Congrès international pour les formateurs à la vie consacrée Rome – 7 au 11 avril 2015

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A l’occasion de l’année de la vie consacrée voulue par le pape François, la Congrégation pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique a organisé un congrès international pour les formateurs et les formatrices. Nous nous sommes retrouvés à Rome, 1300 consacré(e)s venant des 106 nations des 5 continents, représentants 500 charismes. La Congrégation a invité et convoqué les diverses cultures à une confrontation pour réfléchir aux fondements de l’identité de la vie consacrée dans l’Eglise et dans le monde et aux exigences en termes de formation dans les contextes contemporains.

Une occasion unique pour partager la richesse de nos expériences et sentir que, malgré la diminution du nombre des consacrés, la vie religieuse est vivante et elle est un don pour l’Eglise et pour le monde.

Le Congrès nous a donné l’opportunité de nous interroger sur les défis que la vie religieuse est appelée à traverser pour offrir aux jeunes une formation qui réponde au monde d’aujourd’hui. Pour poursuivre cet objectif, plusieurs lieux nous ont été offerts :

  • La possibilité de poser des questions aux conférenciers, hommes et femmes provenant de diverses cultures et avec des formations diverses ;
  • Le travail autour de la « table » : les participants ont été répartis par groupes de 8/10 personnes par langue, autour d’une table. J’ai vécu cette expérience avec la « table 54 ».

  • Dès la première matinée, chacun de nous s’est rendu à la table qui lui était attribuée et a connu les compagnons avec qui il allait partager la table durant tout le Congrès. Chaque jour, nous avons retrouvé les mêmes personnes autour de la même table et cela nous a permis de tisser une amitié, d’échanger des expériences, des questions, des joies et des fatigues. La « table 54 », de langue italienne, était composée de personnes de différents pays : italiens pour la majorité (7 sur 10), les autres du Chili, de Pologne et de Slovaquie (tous parlaient un italien excellent !). Diverse aussi par notre provenance : frères mineurs, salésiens, cénacle, communauté monastique, eudistes, oratoriens, auxiliatrices… Bien que les sensibilités fussent diverses, entre nous s’est créé un beau climat de confiance et d’écoute.
  • Les laboratoires : parmi les 17 laboratoires qui ont été proposés, j’ai choisi de participer à « Former à la communication dans l’ère digitale », animé par une sœur salésienne et composé de 25 personnes. Nous avons dédié à ce travail un après-midi entier : beaucoup (proportionnellement à la durée du Congrès) mais peu si l’on regarde l’immensité du thème. Cela a été l’occasion de partager notre réflexion et de susciter le désir d’approfondir ce thème.

Nous avons porté dans la prière les chrétiens qui sont persécutés dans les diverses parties du monde. J’ai vécu un moment particulièrement touchant quand le père Carballo (secrétaire de la Congrégation) a invité à se mettre debout afin que nous puissions les voir, les consacrés présents dans notre assemblée qui provenaient de lieux où la persécution est en actes. Peu à peu ils se sont levés et ils étaient, à ma grande stupeur, nombreux ! Une jeune sœur essuyait ses larmes… Nous leur avons donné notre affection et notre prière et nous avons écrit un communiqué de presse qui a été publié dans l’Osservatore Romano (Cité du Vatican, 10 avril 2015) dans lequel nous avons dénoncé avec la « voix fragile et puissante de l’Evangile » la persécution des chrétiens dans les diverses parties du monde et nous leur avons donné notre soutien et notre prière.

Samedi matin, nous avons vécu une journée très belle et intense :

à 8h, rendez-vous à l’obélisque de la place Saint Pierre

pour participer à la célébration eucharistique dans la basilique à 9h30

puis audience dans la salle Paul VI du pape François

qui nous a adressé un discours beau et encourageant :

« Elle est belle la vie consacrée, elle est un des trésors les plus précieux de l’Eglise, enracinée dans la vocation baptismale, et donc il est beau de s’y former, parce que c’est un privilège de participer à l’œuvre du Père qui forme le cœur du Fils en ceux que l’Esprit a appelés… » Comme toujours, le pape François a été exigeant et nous a invités à faire un discernement attentif parmi les candidats. Et il nous a invités à nous laisser former par toute la vie : « La formation initiale, ce discernement, est le premier pas d’un processus destiné à durer toute la vie, et le jeune va être formé à la liberté humble et intelligente de se laisser éduquer par Dieu le Père chaque jour de sa vie, à chaque âge, dans la mission comme dans la fraternité, dans l’action comme dans la contemplation. »

La journée s’est terminée par la lecture du document final du Congrès : 

         

Bienheureux vous formateurs…

Une sorte de « carte d’identité du formateur » selon le texte des Béatitude. Pour vous donner le goût de ce don que nous avons reçu, voilà la première des Béatitudes.

Bienheureux les pauvres en esprit, car le Royaume des cieux est à eux.

Bienheureux vous qui, vous sentant pauvres devant le devoir sublime de former le Christ dans les cœurs, vous confiez à l’action de l’Esprit Saint, qui montre Jésus comme «le plus beau des enfants de l’Homme».

C’est l’Esprit qui suscite le désir de se conformer au Christ dans la profondeur du cœur, qui fonde les sentiments du Fils et fait naître ses émotions, ses affections, sa sensibilité-même ; qui allume la passion de l’annonce pour que soit rendue visible en notre temps, la forme de vie du Fils de Dieu.

Lorsque cela se produit, l’Evangile se révèle d’une manière neuve et le Règne de Dieu est au milieu de nous.

Nous avons reçu les Béatitudes comme des perles dans lesquelles sont présents les sentiments du Christ, à assimiler en nous pour être formateurs et formatrices selon l’esprit des Béatitudes, dans le style de Jésus.

Soeur Luisa,r.c.