01 canonisation Mère Thérèse et la Sainteté

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Mère Thérèse et la sainteté / et les saints

Mère Thérèse écrivait volontiers à son neveu l’abbé Léon Couderc, à son frère l’abbé Jean Couderc ainsi qu’à certaines sœurs de la Congrégation pour les encourager à prendre le chemin de la sainteté.

Les citations qui suivent, déclinent cette invitation de diverses manières, tantôt comme chemin de salut, tantôt comme appel à prier davantage et à imiter les Saints…

Laisser résonner en moi les mots qui me touchent pour répondre avec joie et confiance à cette exhortation écrite par Mère Thérèse à son neveu Léon : « Notre-Seigneur a toujours distingué les âmes pures. Soyons de ce nombre. [1]»

A son neveu Léon, prêtre, pour qu’il ait l’ambition d’être un grand saint

Le bon et saint curé d’Ars dont je vous ai envoyé un volume intitulé Son esprit, disait : un Saint ! mais c’est la bénédiction de la terre. C’est un phare lumineux aux rives des mers orageuses pour en éclairer les abîmes, sentinelle, se tenant sur les hauteurs pour indiquer les écueils, croix plantée sur les chemins. Tel est le prêtre, tel vous serez si vous tendez à devenir un Saint.[2]

Je vois avec plaisir, et j’en remercie le bon Dieu, que vous persévérez dans le désir d’être tout à lui et que vous avez l’ambition d’être un saint et même un grand saint ; cette ambition-là est permise ; aussi je demande au bon Dieu, pour vous, qu’elle se réalise pour votre bonheur et pour la plus grande gloire de Dieu, qui ne nous laisse sur la terre que pour que nous travaillions tous les jours à cette sainteté à laquelle nous sommes appelés : tout le reste n’est rien.[3]

Je vous remercie de tous vos vœux de bonne année, j’en fais aussi pour vous de bien étendus, et puisque vous voulez être un saint et un grand saint, je prie Notre-Seigneur de daigner bénir tous les projets de sainteté qu’il vous inspirera pour vous et pour les autres afin que vous le glorifiiez dans la suite autant qu’il le demande de vous.[4]

A sa nièce Marie qui va se marier

[…] en attendant, je prie pour vous et je demande au bon Dieu de vous combler de ses bénédictions les plus abondantes, le jour où vous recevrez ce grand sacrement, et qu’il vous donne toutes les grâces qui vous sont nécessaires pour bien remplir toutes les obligations de cet état. Je désire bien que vous y trouviez le bonheur et la consolation et surtout la sainteté ; car nous ne sommes sur la terre que pour cela : travailler à notre salut et devenir des saints dans quelque état que nous soyons. Tout le reste n’est rien et doit être compté pour rien.[5]

A son frère Jean, prêtre, pour sa fête

Je n’oublie, cher frère, que nous honorerons demain votre saint Patron. J’ignore si vous aurez reçu ces lignes, mais vous savez d’avance que votre sœur vous donnera ce jour-là tout ce qu’il est en son pouvoir de vous donner, et que ce sera de tout mon cœur que je prierai pour vous ce bien-aimé du divin Maître, ce confident des secrets de son Cœur. Je voudrais bien qu’il m’apprît le secret d’entrer dans ce divin sanctuaire, aussi intimement que lui, afin d’y apprendre aussi la science de l’amour et de la sainteté.[6]

[…] maintenant laissez-moi vous dire bonne fête, et croyez que je vous ai été bien unie aujourd’hui pour honorer votre bien-aimé Patron et le prier pour vous de tout cœur : qu’il daigne toujours vous protéger, et vous obtenir de son bon Maître cette plénitude de l’esprit apostolique et sacerdotal qu’il possédait à un si haut degré : je sais cher frère que cette demande vous plaira et que ce sont là les biens que vous désirez le plus, comme vous l’aurez aussi un peu prié pour moi qui voudrais bien avoir comme lui le secret de pénétrer bien avant dans le cœur de Notre-Seigneur, source de tous les biens, et savoir aussi puiser dans ce trésor divin de quoi enrichir ma trop grande pauvreté et misère que je sens bien vivement ; quand on médite la vie des saints on se sent bien éloigné d’eux, et par conséquent de la sainteté ; nous avons cependant les mêmes moyens qu’ils avaient pour l’acquérir, demandons leur zèle pour y travailler d’une manière efficace.[7]

A ses Sœurs de la Congrégation:

  • priant pour qu’elles marchent à grand pas dans la voie de la sainteté  

Il faut, ma chère et bonne Mère, entrer dans les desseins du Bon Maître et profiter de toutes les situations où il lui plaît de nous placer pour avancer l’œuvre de notre sanctification, c’est là pour nous l’essentiel et l’important. [8]

[…] veuillez leur dire que je n’ai oublié personne auprès de Notre-Seigneur pour les vœux de bonne année, quoique je ne leur aie pas écrit. J’ai demandé pour toutes et pour vous en particulier, chère Soeur, la sainteté de la vie, et je préfère cela à une longue vie sans sainteté.[9]

Nous nous plaignons ici quelquefois du peu d’entrain qu’il y a dans ce pays pour les retraites et nous en gémissons, mais je dis alors à nos sœurs que le Bon Dieu veut peut-être que nous commencions par notre propre sanctification et que, puisqu’il nous en laisse le temps, il faut y travailler sérieusement en attendant qu’il nous soit donné de travailler à celle des autres.[10]

  • demandant l’intercession des saints

Veuillez aussi, ma très Révérende Mère, assurer toute la Communauté de ma fraternelle affection et de ma reconnaissance pour le bon souvenir qu’elle a bien voulu me donner aux pieds du bon Maître : Je tâcherai de le leur rendre de mon mieux, en priant Notre-Seigneur de les faire marcher à grands pas dans cette voie de la sainteté que nous admirons dans les saints et qu’il nous est permis d’ambitionner de tout notre pouvoir.[11]

Nous allons prier demain Saint Stanislas les unes pour les autres afin qu’il nous aide par sa protection à monter cette échelle de la perfection et de la sainteté si difficile à notre pauvre nature qui n’est que paresse et lâcheté. Mais la grâce est toute puissante, et cela doit nous encourager.[12]

Tant que nous sommes sur cette pauvre terre nous avons grand besoin de l’intercession des saints qui ont su si bien profiter des peines de la vie pour parvenir à la sainteté.[13]

[...] je sens bien profondément ma misère, et le besoin que nous avons de l’intercession des saints pour parvenir où ils sont parvenus ; quand on médite leur vie on se voit bien en arrière dans la route de la sainteté qu’ils ont si généreusement parcourue. J’ai honte de ma lâcheté, et je n’en fais pas plus un jour que l’autre, veuillez donc continuer à demander au Bon Maître de me rendre un peu meilleure. Je vous promets de vous le rendre de mon mieux.[14]

Prions cependant et demandons aux saints dans cette belle solennité, de savoir comme eux profiter de tous les moyens de sanctification que Dieu met à notre disposition.[15]

  • Afin que nos maisons du Cénacle soient des lieux de sainteté

Prions pour que toutes nos maisons soient autant de Cénacles où l’Esprit de Dieu vienne se reposer pour animer chacune et la disposer à accomplir dans toute leur perfection les œuvres qui lui seront confiées, après celle de sa sanctification propre qui doit toujours passer la première. Désirons beaucoup l’Esprit Saint, là où règne l’Esprit de Dieu, règne aussi la sainteté.[16]


[1] Extrait d’une lettre à M. l’abbé Léon Couderc, son neveu, dont l’autographe a été perdu

[2] Id

[3] Lettre à son neveu, M. l’abbé Léon Couderc, 2 janvier 1877

[4] Lettre à son neveu, M. l’abbé Léon Couderc, 28 décembre 1877

[5] Lettre à sa nièce Marie qui lui a annoncé un projet de mariage, 30 décembre 1876

[6] Lettre à son frère, l’abbé Jean, 26 décembre 1861

[7] Lettre à son frère, l’abbé Jean, 27 décembre 1869

[8] À la R. M. Dambuent 21 juillet 1867 Cf. Lassus, femme sainte, p. 185

[9] À Mère Pauline Petit, 15 janvier 1868

[10] À la R.M. Dambuent, Montpellier, le 8 septembre 1866

[11] Lettre à Mère de Larochenégly, Supérieure générale, 20 octobre 1868

[12] À la Mère Caroline de Saint-Privat, 12 novembre 1857

[13] Lettre à la R. M. Ursule Payan, Assistante générale, 18 novembre 1866

[14] Lettre à la R. M. Ursule Payan, Supérieure à Tours, 16 octobre 1868

[15] À Notre Mère de Larochenégly, Le 29 novembre 1866

[16] À la Révérende Mère Chartier, 21 mai 1863