Pour "livrer" notre vie tout entière sur la foi en Jésus Christ

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La spiritualité propre de la Congréga­tion, née de la rencontre du mystère de Marie au Cénacle, du charisme des Fondateurs et de l'influence ignatienne, s'est développée depuis les origines. L'intuition spirituelle de Mère Thérèse exprimée dans le texte « Se livrer » lui a donné une marque très particulière. En nous appelant à cette vocation, Dieu nous invite à vivre profondément de cette spiritualité et à la partager avec tous ceux qui sont attirés par la richesse de cette source spirituelle.



Extrait du texte écrit par Ste Thérèse Couderc le 26 juin 1864

vidéo réalisée par Soeur Rose Hoover, r.c.

 

Voici le texte dans son intégralité

Se Livrer : 

 

Déjà plusieurs fois Notre-Seigneur m'avait fait con­naître combien il était utile pour l'avancement d'une âme qui désire sa perfection de SE LIVRER sans réserve à la conduite de l'Esprit Saint. Mais ce matin il a plu à sa divine Bonté de m'en donner encore une vue toute particulière.  Je me disposais à commencer ma médita­tion lorsque j'ai entendu  le son  de différentes  cloches  qui  appelaient les fidèles à l'assistance aux divins Mys­tères. Dans ce moment, j'ai désiré m'unir à toutes les messes qui se disaient et ai pour cela dirigé mon inten­tion afin d'y participer. Alors, j'ai vu d'une vue générale, tout l'univers catholique et une multitude d'autels où s'immolait en même temps l'adorable Victime. Le sang de l'Agneau sans tache coulait en abondance sur chacun de ces autels qui m'apparaissaient environnés d'une fumée fort légère qui s'élevait vers le ciel. Mon âme était saisie et pénétrée d'un sentiment d'amour et de reconnaissance à la vue de cette satisfaction si abondante que Notre-Seigneur offrait pour nous. Mais j'étais aussi dans un grand étonnement de ce que le monde entier n'en était pas sanctifié. Je demandai comment il se faisait que le sacrifice de la Croix n'ayant été offerte qu'une seule fois ait été suffisant pour racheter toutes les âmes, et que, renouvelé tant de fois, il ne suffit pas à les sanctifier toutes.

 

Voici la réponse que j'ai cru entendre: Le sacrifice est sans doute suffisant par lui-même, Jésus-Christ -même, et le sang de Jésus-Christ plus que suffisant pour la sanctification d'un million de mondes, mais les âmes manquent de correspondance et de générosité. Or, le grand moyen d'entrer dans la voie de la perfection et de la sainteté, c'est de SE LIVRER à notre bon Dieu. Mais qu'est-ce que « SE LIVRER »? Je comprends toute l'étendue du sens de ce mot: SE LIVRER, mais je ne puis l'expliquer. Je sais seulement qu'il est très étendu, qu'il em­brasse le présent et l'avenir. SE LIVRER, c'est plus que se dévouer, c'est plus que se donner, c'est même quelque chose de plus que s'abandonner à Dieu. SE LIVRER enfin, c'est mourir à tout et à soi-même, ne plus s'occuper du moi que pour le tenir toujours tourné vers Dieu. SE LIVRER, c'est encore ne plus se chercher en rien, ni pour le spirituel, ni pour le temporel, c'est-à dire ne plus chercher de satisfaction propre mais uni­quement le bon plaisir divin. Il faut ajouter que SE LIVRER, c'est aussi cet esprit de détachement qui ne tient à rien, ni pour les personnes, ni pour les choses, ni pour le temps, ni pour les lieux. C'est adhérer à tout, accepter tout, se soumettre à tout. 

 

Mais on va croire peut-être que cela est bien difficile à faire, Qu'on se détrompe, il n'y a rien de si facile à faire et rien de si doux à pratiquer. Le tout consiste à faire une seule fois un acte généreux, en disant avec toute la sincérité de son âme: « Mon Dieu, je veux être tout à vous, daignez accepter mon offrande ». Et tout est dit. Avoir soin désormais de se tenir dans cette disposition d'âme et ne reculer devant aucun des petits sacrifices qui peuvent servir à notre avan­cement dans la vertu. Se rappeler que l'on s'est livré. Je prie Notre-Seigneur de donner l'intelligence de ce mot à toutes les âmes désireuses de lui plaire, et de leur inspirer un moyen de sanctification si fa­cile. Oh! si l'on pouvait comprendre à l'avance quel­les sont les douceurs et la paix que l'on goûte quand on ne met pas de réserve avec le Bon Dieu! Comme il se communique à l'âme qui le cherche sincèrement et qui a su SE LIVRER. Que l'on en lasse l'expérience et l'on verra que c'est là où se trouve le vrai bonheur que l'on cherche en vain sans cela.

L'âme LIVREE a trouvé le paradis sur la terre, puis­qu'elle y jouit de cette douce paix qui fait en partie le bonheur des élus.

 

Pour comprendre ce que "se livrer" signifie dans la vie quotidienne de Mère Thérèse, lisez le catalogue de l'exposition réalisée pour le 150ème anniversaire du texte dans la rubrique Trésors d'Archives.

 

Messe d'action de grâce pour le 150ème Anniversaire

du texte écrit par Sainte Thérèse Couderc  

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