02 canonisation Mère Thérèse et Don Bosco

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Mère Thérèse et la sainteté : sa rencontre avec Don Bosco

Le mois dernier, nous avons vu comment, dans sa correspondance, Mère Thérèse exhortait à la sainteté et à l’imitation des saints pour y parvenir.

Grâce au témoignage d’une Sœur coadjutrice qui a écrit suite à la demande de la Supérieure générale d’envoyer tous les souvenirs possibles sur Mère Thérèse (voir Etape de la cause en janv.), on a une vue sur la réflexion de Mère Thérèse sur les voies de la sainteté :

« Les jours des fêtes, la Supérieure demandait parfois comment chacune avait fait sa méditation. Un jour de la Toussaint, quand vint le tour de répondre de la Mère Thérèse, elle rougit un peu mais enfin nous dit qu’elle s’était adressée à tous les saints en leur demandant comment ils avaient fait pour arriver au Ciel. Chacun, dit-elle, avait sa voie particulière, mais tous se ressemblaient sur un point, c’est que le motif de l’amour de Dieu leur avait fait surmonter toutes les difficultés et la Mère Thérèse concluait de là qu’il nous fallait nous aussi aimer beaucoup et qu’alors tout nous deviendrait plus facile » (Relation de la Sœur Mélanie Desruol [1887 ?].)

De son vivant, Mère Thérèse a rencontré un grand saint qui incita lui aussi les Sœurs à la sainteté. C’était en 1883, alors que Don Bosco rendait visite à la communauté de Fourvière. Il était alors en voyage en France pour récolter de l’argent pour la construction de l’église du Sacré Cœur de Rome.

Comme tout autre document évoquant Mère Thérèse, le Journal de la maison de Lyon-Fourvière a servi pendant le procès en béatification. Il raconte l’événement [ill.] : 

Dimanche 15 (avril 1883) 

Fête du Patronage de Saint Joseph. Don Bosco honore notre maison de sa visite. Il arrive à 11h du matin. N.M. le conduit d’abord chez la Mère de Fraix, pendant que l'on réunit la Communauté. Il lui donne une bénédiction toute spéciale, ainsi qu'à la Mère Thérèse qui a été amenée dans sa chambre. Il descend ensuite en communauté, et nous bénit, après nous avoir adressé quelques bonnes paroles, nous exhortant à observer très parfaitement nos Règles afin de faire des Saintes pour le Ciel. Il promet de prier à cette intention. Il bénit avec une grande bonté les retraitantes qui sont dans la maison, et à l'une d’elle qui est affligée de surdité, il dit d'avoir confiance en la protection de la Sainte Vierge et de la prier chaque jour d’une manière spéciale jusqu'au 15 août.

La Supérieure de la maison, Mère Victorine de Gaudin, ajoute : « Rien de plus charmant que ces deux saints se recommandant mutuellement aux prières l'un de l'autre. » (lettre de Mère de Gaudin à Mère Marie Aimée, 16 avril 1883)

Après cette visite, Mère Thérèse la raconte à Mère Geneviève Faure, qui la raconte à son tour à Mère Marie Aimée, Supérieure générale :

Voulez-vous me permettre de vous dire seulement avec quelle humilité ravissante elle m’a raconté la visite de Don Bosco. Après m’avoir décrit son entrevue avec la Mère de Fraix, etc. elle ajouta comme par incidence : - Et on lui a dit qu’il y avait encore une Sœur infirme [note dans le texte : Mère Thérèse était alors très souffrante depuis un mois] qui serait contente d’avoir sa bénédiction, de sorte qu’il est venu me voir… Et j’ai été fatiguée après cette visite… mais bien plus fatiguée qu’avant ! Je n’avais pas demandé ma guérison, je ne l’attendais pas. J’avais dit : Mon Dieu, donnez-moi toutes les grâces que vous avez attachées à la bénédiction de ce saint homme… Oh ! c’est bien un saint homme, répétait-elle avec un accent de conviction » (Lettre écrite de Turin à Mère Marie Aimée Lautier, 8 oct. 1885.)

Lors de son tour de France, Don Bosco passe également à Dijon le 28 mai 1883, où il donne une médaille à mère de Laissardière . 

En 1886, deux Sœurs de la communauté de Turin (maison fondée en 1881) rendent visite à Don Bosco qui ne recevait alors plus que rarement, « ne pouvant presque plus bouger ». L’une d’entre elle écrit : « Je lui ai parlé de notre dernière perte. Il s’est rappelé que notre vénérée Mère Thérèse était morte, et comme s’il était au courant de notre piété filiale pour elle il me dit : est-ce qu’on recueille les documents sur elle ? mais il faut le faire sérieusement – qui sait ? » (Lettre d’une Mère de Turin en 1886, arch. gén., 5 D1.).

C’est le pape Pie XI, le pape du Cénacle, qui a favorisé la béatification et la canonisation de Don Bosco. Elles ont eu lieu respectivement en 1929 et le jour de Pâques, le 1er avril 1934, jour de clôture de l'Année sainte. Il avait connu Don Bosco et avait visité son œuvre à Turin-Valdocco alors qu'il était jeune prêtre. Il était alors professeur de théologie au grand séminaire de Milan et conservateur de la bibliothèque ambroisienne de Milan, mais aussi chapelain de notre maison de Milan.

Image d’une prière de l’abbé Henri Perreyve (1831-1865) à Notre-Dame de Lourdes au dos de laquelle est écrit de la main du saint « Priez pour le pauvre abbé Jean Bosco ». Elle semble avoir été donnée à la Supérieure du Cénacle de Turin. Image : lith., éd. Desgodets et Gerard (Paris), 1880.

VIERGE SAINTE au milieu de vos jours glorieux, 

N'oubliez pas les tristesses de la terre. Jetez un regard de bonté sur ceux qui sont dans la souffrance, qui luttent contre les difficultés et qui ne cessent de tremper leurs lèvres aux amertumes de cette vie. Ayez pitié de ceux qui s'aimaient et qui ont été séparés. Ayez pitié de l'isolement du cœur. Ayez pitié de la faiblesse de notre foi. Ayez pitié des objets de notre tendresse. Ayez pitié de ceux qui pleurent, de ceux qui prient, de ceux qui tremblent. Donnez à tous l'espérance et la paix. 

Ainsi soit-il.