03 Etape de la Cause : La béatification

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03 – Etape de la Cause : La Béatification

Nous avons vu le mois dernier que Mère Thérèse avait été déclarée Vénérable le 12 mai 1935, soit le jour de la fête patronale du « pape du Cénacle » (Achille Ratti, pape depuis 1922 sous le nom de Pie XI).

Pour qu’elle devienne Bienheureuse, il ne manquait plus qu’à prouver deux miracles physiques obtenus par l’intercession de Mère Thérèse (vous en saurez plus sur ces miracles dans les prochains mois).

Diaporama

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La boîte était fermée par un ruban blanc (on en voit encore un morceau) retenu par des sceaux de cire représentant les armoiries du cardinal Maurin, archevêque de Lyon. Les sceaux avaient pour but de garantir que la boîte n’avait pas été ouverte, et donc que le volume était authentique et intègre.
Elle a été remise ensuite à sa mort au Cénacle.
Pour que le processus se poursuive, il fallait que soient reconnus deux miracles de guérison physique.
Ces volumes rassemblent les documents qui ont permis à la S. Congrégation des Rites d’étudier les miracles : Positio super miraculis (1950), Novissima positio super miraculis (1951). La Positio super tuto (1951) préparait le décret « di Tuto » par lequel Pie XII déclare qu’il peut être procédé à la Béatification (27 mars).
Mais le Saint-Siège n’a pas anticipé que ce jour-là auront lieu des élections en France. Avec ces élections, les démocrates-chrétiens pourraient perdre de leur influence et le parti communiste pourrait gagner des voix. Le Saint-Siège incite les catholiques à voter pour éviter cette situation. Il n’est donc pas possible que des pèlerins français se trouvent à Rome ce jour-là. La Béatification est donc repoussée au 4 novembre 1951.
Les pèlerins de toute la France affluent pour la célébration. Un train spécial est organisé : 230 pèlerins partent de Lyon, rejoints par ceux venant de Genève, de Paris, de Belgique et des Pays-Bas, 80 pèlerins montent à Turin, 3 wagons viennent de Marseille.
Dans ce document sont résumés la vie de Mère Thérèse, ses vertus et les miracles obtenus par son intercession.
Pendant la Messe qui suit, l’Oraison chantée est propre à Mère Thérèse. C’est la première fois que l’Eglise s’adresse à Dieu par son intercession.
Deux grandes toiles représentent les deux miracles qui ont permis la béatification.
Puis, le reliquaire contenant une relique de Mère Thérèse est présenté au pape par le R.P. Michel Roger Jeuné, Sulpicien, Postulateur de la Cause, et Mgr. Alfred Couderc, évêque de Viviers. Le reliquaire, en argent sur une base en bois précieux, représente la maison natale de Mère Thérèse, Le Mas, dans la commune de Sablières (Ardèche). « Je demande à Dieu que nous nous regardions toujours comme les plus petites dans l’Eglise de Dieu. Mère Thérèse Couderc ».
Le journal a été découpé par les Sœurs.
Le lendemain, Pie XII accorde une audience privée aux pèlerins de la Béatification. Le Saint-Père arrive dans la Salle des Bénédictions en sedia gestatoria pour être plus visible des fidèles.
Après un discours dans lequel il parle (en français) des débuts de la Congrégation et de Mère Thérèse, Pie XII salue Mère Jeanne Corneau, Supérieure générale, et son Conseil.
On offre alors des cadeaux au Saint-Père : 18 autels portatifs et 50 ornements pour les Missions. D’autres proviennent des Cénacles les plus lointains : un retable sculpté et des petits personnages en bois de rose sont autant d’échantillons de l’art malgache ; une peau de caïman a été envoyée par le Brésil.
Devant une statue de Notre-Dame du Cénacle, Mère Thérèse se trouve avec les trois âges de la femme puisque l'apostolat du Cénacle (représenté par la tenue de première communion de la petite fille et les livres de Doctrine chrétienne et des Exercices) s'adresse à toutes. Au loin, on aperçoit les clochers de la basilique de Lalouvesc où son corps repose depuis 2018 à la vue de tous.
Pour la Béatification, 250 Sœurs du Cénacle sont venues représenter toutes les provinces de la Congrégation, une soixantaine de membres de la famille Couderc, des représentants du village natal de Mère Thérèse et de La Louvesc, etc.
Durant trois jours, dans l’église jésuite du Gesù, des messes et des panégyriques (sermons faisant l'éloge de la nouvelle Bienheureuse) sont dits en l’honneur de Mère Thérèse. Le premier jour est consacré aux pèlerins de langue française, le second aux anglophones, le troisième aux Italiens.
Le R.P. Perroy est l’auteur d’une biographie de Mère Thérèse : « Une Grande humble ».
Télégramme du 8 novembre 1951 : « Sa sainteté, reconnaissante [de votre] filial hommage, accorde [de] tout cœur [à] tous les Cénacles [d’] Europe, [des] deux Amériques, [et d’] Afrique, [ainsi qu’aux] retraitantes et catéchisées, [en] gage [de la] particulière protection [de votre] Bienheureuse fondatrice récemment glorifiée, [la] bénédiction apostolique implorée. » Signé Montini substitut, c’est-à-dire Mgr. Giovanni Battista Montini, substitut de la Secrétairerie d’Etat (futur pape Paul VI, ami du Cénacle)